Fondatrice de Bring Back Sisterhood Drc, Anne-Emilie Yooto est une jeune femme congolaise qui milite, par le biais de sa structure, pour  une société dans laquelle les femmes se soutiennent. Est-ce une utopie? Ou pouvons-nous croire en  la possibilité d’une société  où les femmes se serrent  les coudes ? Elle nous dit tout dans cette interview.

Sarah BOPIMA : Qui est Anne-Emilie YOOTO ?

Anne – Emilie Yooto K. : Kasongo Yooto Anne-Emilie est une jeune femme de 33 ans qui évolue dans le secteur bancaire depuis maintenant 8 ans, presque 9. Anne-Emilie est une femme qui a beaucoup d’ambitions, qui est très attachée à sa famille, qui aime passer du temps avec ses amis. Elle aime lire, une passionnée de musique, de films et bien évidemment qui craint Dieu.

SB : Parlez-nous de votre parcours ?

Anne – Emilie Yooto : J’ai eu une scolarité normale dans une école de la place ici à Kinshasa, je suis licenciée en gestion des affaires et je détiens un certificat en Management de crise. Après mes études à l’étranger, je suis revenue en RDC et j’ai commencé à travailler tout de suite, ce qui n’est pas le cas de plusieurs jeunes diplômés malheureusement . Dans mon milieu professionnel, j’ai eu l’expérience dans différents services et départements entre autres la communication, le marketing et j’ai lancé la Banque Assurance avant de terminer dans ce que nous appellons dans le jargon des banquiers : au «  Private banking »

              “A mon humble avis, il faut créer un environnement où toutes les femmes se sentent en sécurité et acceptées telles qu’elles sont et mettre en place un système qui encourage les femmes à s’entraider”. Anne-Emilie Yooto K.



SB : Vous êtes la fondatrice Bring Back Sisterhood (BBS), une structure qui a pour but d’aider les femmes à prendre conscience de leur potentiel. Quelle a été le leitmotiv qui vous a poussé à créer BBS ?

Anne-Emilie Yooto K. : J’ai constaté que les femmes étaient plus mises en avant en fonction de ou encore du fait qu’elles soient mariées ou pas. C’était rarement pour ses accomplissements à elles-mêmes. Le bien-être extérieur comptait plus que le bien-être intérieur.  Mais aussi la distance entre les générations. Les jeunes femmes ne profitent pas toujours des aînées et les aînées n’aident pas toujours les plus jeunes.

SB: « Les femmes ne se soutiennent pas, les femmes se combattent » Avez-vous fait face à cette réalité un moment de votre vie ? Que faire pour élaguer ce fléau dans notre société ?

Anne-Emilie Yooto K.: Quelques fois dans le passé oui, mais actuellement, non car je veille à mon entourage direct. A mon humble avis, il faut créer un environnement où toutes les femmes se sentent en sécurité et acceptées telles qu’elles sont et mettre en place un système qui encourage les femmes à s’entraider par exemple, pour notre cas au sein de BBS, à travers nos rencontres annuelles à thème, nous prônons le partage des expériences et une conversation ouverte sur les solutions à apporter lorsqu’une femme est ou se sent combattue par une autre.

Les gens vous traitent de la manière dont ils vous perçoivent, et la perception vient de tout ce que vous projeter de vous-même à travers vos paroles et vos actions. Anne-Emilie Yooto K.